Qu'est-ce-que l'hypnose?

Utilisée depuis l'Antiquité à visée thérapeutique puis délaissée depuis la découverte des gaz anesthésiques, l'hypnose retrouve ses lettres de noblesse depuis quelques années. Les travaux des Professeurs Rainville et Faymonville ont beaucoup contribué à ce regain d'intérêt pour l'hypnose médicale.
L'hypnose-analgésie est maintenant d'utilisation courante au bloc opératoire. Un Diplôme Universitaire d'Hypnose Médicale s'est ouvert en 2000 dans les locaux de la Pitié Salpêtrière là où le Pr Charcot étudiait l'hypnotisme.

Hypnose ou simple relaxation?

L'hypnose n'est pas du sommeil. L'activité EEG bien connue pendant les phases du sommeil ne se retrouve pas pendant le processus hypnotique.
L'hypnose est un processus naturel qu'il est possible d'induire et d'entretenir par des exercices simples à la portée de tous.

« L’hypnose est une expérience relationnelle mettant en jeu des mécanismes physiologiques et psychologiques permettant à l’individu de mieux supporter, d’atténuer, voire de supprimer une douleur aiguë ou chronique. »

Hypnose et relaxation sont deux choses différentes. Cependant, l'hypnose et la relaxation peuvent parfois se situer sur une sorte de continuum allant de l'éveil normal jusqu'à la transe hypnotique en passant par une étape de relaxation. L'induction hypnotique permet le passage d'une simple relaxation à la transe hypnotique.

Induction hypnotique

L'induction hypnotique amène le cerveau dans un fonctionnement différent de celui de la veille ordinaire.
Ce mode particulier est propice à l'apparition de puissantes modulations cognitives des perceptions.

Par exemple, après induction hypnotique, de simples suggestions verbales de douleur peuvent induire des réactions cérébrales quasi identiques à celles observées lors d'une douleur provoquée! L'étude de Derbyshire de 2004 compare ainsi l'activité cérébrale lors d'une stimulation douloureuse dans trois conditions expérimentales chez un même sujet.

L’hypnose permet de moduler l'activité du cortex cérébral mais aussi d'avoir une action sur la moelle épinière. L’analgésie hypnotique met aussi en jeu des systèmes capables de réduire ou bloquer la transmission des informations douloureuses, dès le premier relais dans la moelle épinière. Par exemple, des suggestions verbales d’analgésie peuvent inhiber le réflexe RIII provoqué expérimentalement par des stimulations douloureuses (Sandrini et al. 2000; Tracey et al.2002).


L'auto-hypnose

Dans le cadre des douleurs chroniques, il convient de moduler les perceptions (Cortex Cingulaire Antérieur) mais aussi de renforcer les systèmes naturels inhibiteurs des douleurs (Cortex Préfrontal Dorsolatéral par exemple).
Ce renforcement - s'appuyant sur la plasticité cérébrale - permet une modification durable du fonctionnement d'aires cérébrales impliquées dans la perception de la douleur. Seule une pratique régulière de l'hypnose activera efficacement cette plasticité cérébrale. Ce pourquoi l'accent est mis dans cette consultation sur l'apprentissage de l'autohypnose.
En effet, même s'il est plus facile de faire de l'hypnose avec un thérapeute, il est tout à fait possible de faire des exercices d'auto-hypnose quotidiens de 3 à 5 minutes.
En moyenne cinq séances d'hypnose sont nécessaires et suffisantes pour apprécier l'antalgie et apprendre à s'autohypnotiser. Après une découverte de la transe hypnotique, les différentes méthodes d'auto-induction sont enseignées et on apprend progressivement au fil des cinq séances à moduler, déplacer, substituer ses perceptions en direction du soulagement.

Schéma d'apprentissage

Vue optimale sur PC
  • ETAPE 1 Première Cs Hypnose [R]

    ENTRETIEN seulement

    Indications/Contre-indications
    Définition des attentes/objectifs
  • ETAPE 2 Hypnose Médicale 1,2,3,4,5 [NR]

    SEANCES hypnose [NR]

    Découverte Transe.
    Apprentissage inductions et entretien transe.
    Travail sur la modulation des perceptions.
  • PAUSE Intervalle libre de 1 à 3 mois

    ENTRAINEMENT personnel

    Entrainement à l'autohypnose
    Exercices quotidiens de 3 mn
  • ETAPE 4 Consultation(s) de suivi [R]

    Evaluation de l'efficacité.
    Exercices complémentaires accompagnés si besoin.

On peut ainsi considérer l'auto-hypnose comme un apprentissage qui par l'intermédiaire d'une pratique régulière permettra d'obtenir un soulagement persistant entre les séances d'auto-hypnose.


Bibliographie :

- Derbyshire SWG et al., Cerebral activation during hypnotically induced and imagined pain. Neuroimage. 2004 Sep;23(1):392-401.
- Tracey et all (2002) Imaging Attentional Modulation of Pain in the Periaqueductal Gray in Humans. The Journal of Neuroscience, April 1, 2002, 22(7):2748–2752.
- Sandrini G, Milanov I, Malaguti S, Nigrelli MP, Moglia A, Nappi G. Effects of hypnosis on diffuse noxious inhibitory controls. Physiol Behav. 2000 May;69(3):295-300.
- Rainville P. et al. Dissociation of sensory and affective dimensions of pain using hypnotic modulation. Pain 82, 159-171.
- Faymonville, M.E., Roediger, L., Increased cerebral functional connectivity underlying the antinociceptive effects of hypnosis. Cognit. Brain Res. 2003 17, 255– 262.